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Pourquoi lâcher prise est si difficile - le paradoxe qui vous échappe

Vous ne lâcherez jamais prise sans reprendre le contrôle. Contre-intuitif? Voire à contre-courant?


Prenez les situations où vous ressentez stress et tensions. Votre esprit tourne en boucle la même histoire. Vous vous dites que les choses, ce collègue ou ce chef devraient être autrement. Qu'ils devraient faire ceci ou cela. Et vous, vous hésitez entre ceci ou cela! Le monologue intérieur n’en finit plus. Vous cherchez à "lâcher prise", à passer à autre chose ou à faire comme si cela n'existait pas. En vain. C'est normal! Vous ne lâcherez pas sans reprendre le contrôle. Voyons pourquoi.


Il n’y a qu’à lâcher prise!


Prenons un exemple classique. Vous proposez des changements pour votre organisation.

Vous êtes engagé·e dans votre travail, vous avez un sens des responsabilités, une éthique et des valeurs. Ces éléments vous guident et c’est en leur nom que vous voulez faire avancer les choses. Vous cherchez à garder la main sur la situation. Pour la bonne cause vous dites-vous.


Peut-être êtes-vous, du coup, constamment dans l’action, une action parfois un peu frénétique. Vous vous évertuez à faire bouger les choses. Vous cherchez le meilleur angle d’approche. Vous en discutez à gauche et à droite. Et au final, vous y pensez, presque jour et nuit! Frustration, agacement, anxiété et autres déceptions vous accompagnent au quotidien selon la situation que vous traversez.





C’est là qu’en général votre entourage entre en scène. Voyant votre assiduité et votre engagement, un collègue ou un proche vous invite au "lâcher prise". Et là, autant dire que si le message est sage, il est aussi vite dit. Ils ne comprennent donc pas?! Et vous voilà reparti dans un round d'explications. Cette même histoire et son cortège d'émotions pas très confortables occupent tout votre esprit.


Pourquoi votre cerveau ne peut lâcher prise aussi facilement


Le sujet du lâcher prise a été largement couvert. Les spécialistes ne manquent pas et la littérature est vaste. Prendre conscience, gagner en recul, faire son deuil, éviter les déclencheurs, sortir du jugement, etc. Pourquoi est-ce que toutes ces bonnes pratiques ne fonctionnent pas sur vous?!


Posons les choses différemment. Lorsque vous êtes dans le stress, votre amygdale corticale déclenche une réponse "chimique" en vous qui dit "danger"! Elle vous prépare à l’action. Soit la fuite, soit la bagarre, plus rarement, l’immobilisation prolongée. Et pour cela, elle renvoie toute l’énergie dans vos membres inférieurs. Loin de votre cerveau! Or, c'est là que se passent prise de conscience et autre lâcher prise!


Ce qui résiste persiste


Comment voulez-vous amorcer une réflexion dans cet état de tension et dans cette réalité limitée?


Dans un état de stress, c’est comme si vous zoomiez à fond avec votre appareil photo. Vous voilà au cœur du problème, quasi incapable de voir ce qui se passe autour. Dans l’action, dans l’émotion et bien souvent dans la résistance. Comment voulez-vous, depuis-là, lâcher quoi que ce soit? C’est la porte ouverte à se faire balayer et à "perdre" tout l’enjeu de cette situation, non?


"Ce qui résiste persiste", C.G. Jung

Et pourtant, "ce qui résiste persiste". Dès lors que vous êtes dans la résistance, coincé·e dans la boîte que vous vous êtes construite, vous avez un point de vue fixe. Vous défendez une opinion qui a toutes les chances de ne pas rencontrer l’écho souhaité. Et lorsque vous opposez deux forces, vous figez la situation, vous maintenez le statu quo. Et vous alimentez le mécanisme dont vous cherchez justement à sortir par le "lâcher prise".


Le piège à éviter


Le piège de cette situation est que vous retrouvez au cœur de l’action. Vous n’êtes plus derrière la caméra ou l’appareil photo. Comme pris au piège d’une réalité très limitée et trop focalisée. C’est en redevenant l’observateur, le "photographe" que vous avez une chance de changer d’angle.


Un exemple anodin, commun mais révélateur. Derrière mon laptop au moment où j’écrivais ce post, je constate que j’ai perdu deux heures de travail sur un autre projet. J’ai cherché partout un peu frénétiquement, activé tous les trucs et astuces pour tenter de récupérer ces travaux. 56 recherches, 42 mots clés. L'échec! Plus je cherche, plus je sens l’agacement, la frustration monter. Je vous passe le jugement sur mon incapacité à sauvergarder un document.


Quand la machine s’emballe


Mais ce n’est pas tout. Bouillonnante sur mon siège au terme d’une longue journée, mon cerveau s'empresse de tirer le fil de l’histoire et de se dire que de toute façon je n’y arriverai jamais et que je suis complètement dingue de me lancer dans certaines choses. Que cette perte de document en est bien la preuve! Pour la logique on repassera.


Avec un