Le bazar dans votre tête est presque étourdissant. Vous avez clairement trop à faire pour les 168 heures que la semaine compte. Tout est pour hier! Tout est important!
Alors, dans une tentative audacieuse (et un peu désespérée), vous y allez! Vous tentez de tout faire, en fonçant tête baissée…
Jusqu’à ce qu’on vous tombe dessus avec une autre "demande urgente"! L’impression que vous n’y arriverez jamais soudain domine. Vous "subissez" votre journée et la dictature de votre boîte e-mail… Adieu Eisenhower! Là, c’est la fin.
Oh comme j’ai pu "ventiler" (et ventile parfois encore) quand la charge explosait! Cette sensation de perte de maîtrise, presque de vertige, a gâché des journées, voire des semaines. Alors j’ai creusé le sujet. En définitive, remettre la tête hors de l’eau et retrouver cette si précieuse sensation de contrôle est à votre portée, en toutes circonstances. Voyons comment.
Le piège de l’action
Le premier piège dans ces situations est de baisser la tête et de penser que "ça va le faire". Evitez l’action désespérée, c'est la porte ouverte au débordement.
Le second piège est celui de l’action précipitée et que la littérature propose souvent: fixer des priorités, planifier et repartir de plus belle – cela paraît sensé. Le hic? Le stress absolu (quand ce n’est pas la panique) biaise vos réflexions, voire vous coupe carrément de vos capacités cognitives.
La source inattendue du problème
"Le pire c’est cette sensation que les autres vous ont poussé à faire ce qu’ils voulaient", me disait une cliente récemment. Submergé·e et hyperstressé·e, vous êtes dans l’émotion pure.
Or, le Professeur James Gross de Stanford, spécialiste de la régulation émotionnelle le précise: l’attention (guidée par nos objectifs) amène la pensée, qui amène l’émotion qui amène l’action. Conséquence? Si l'on veut changer une émotion, il faut travailler en amont, au niveau de la pensée qui la précède!
Ce qui vous fait vraiment perdre le contrôle
Lorsque vous "subissez" votre journée, où l’on vous "tombe dessus", ou lorsque je "ventile", dans quelles dispositions sommes-nous? Celle de la victime! Ces mots, à eux seuls, vous laissent penser que les circonstances extérieures sont la cause de vos soucis. Autrement dit, la perte de contrôle démarre subtilement avec ce que vous pensez de la situation.
Si l'on veut changer une émotion, il faut travailler en amont au niveau de la pensée qui la précède!
Des facteurs externes viendront toujours chambouler vos plans (VUCA oblige). Et tout bon stoïcien vous invitera à ne pas chercher à contrôler ce qui n’est pas entre vos mains. C’est donc davantage dans votre manière d’aborder les circonstances que tout va se jouer! Et on va découvrir que garder le contrôle ou le perdre tient, en définitive, à peu de choses.
Reprendre les commandes et ne plus les lâcher
Lorsque votre esprit s'emballe, demandez-vous dans l'ordre:
Quelle est l'histoire que je me raconte? Pensez à vous arrêter et à respirer un peu pour y répondre. Prenez conscience de l’histoire que vous vous racontez et surtout du vocabulaire employé. Là, prenez le temps de sourire: vous verrez, on manque souvent de créativité ;-).
Qu'est-ce que "l’Univers" essaie de m'apprendre avec cette situation? La prise de hauteur et la mise en perspective sont garanties.
Quelle autre histoire et quel vocabulaire seraient plus aidants et porteurs? Votre cerveau est très docile en réalité, il ne remet pas en question ce que votre mental lui raconte...
Concrètement? Si, au coeur d'une journée "misérable", je me disais plutôt avec conviction: "J’ai tout ce qu’il faut pour gérer la situation!"? Dans quelle émotion cela va-t-il me mettre? Cela ne règle pas encore la situation mais change clairement votre état intérieur, non?
Astrid Homan, Professeur de psychologie des organisations et du travail à l'Université d'Amsterdam l'explique: "recadrer délibérément ses pensées, afin de relativiser ses problèmes, peut en soi restaurer un sentiment d'autonomie personnelle, même lorsque le stress lui-même est impossible à éviter."
Remettre la situation sur les rails
La clé est donc dans votre capacité à voir/entendre vos pensées (c'est un des 5 secrets du succès et du plaisir au travail, inscrivez-vous!) et à changer les messages en veillant au vocabulaire. Le tout, en pleine tempête parfois.
Choisissez vos mots, changez votre réalité!
Ensuite seulement, il s’agira de penser gestion du temps: prioriser (sur la base de vos objectifs, pas ceux des autres, cf "les 5 secrets", encore et toujours), planifier tout ce qui doit l'être et peut-être dire non à votre chef. Mais gageons que depuis cet "empowered state" vous aurez une toute autre confiance en vous et un tout autre impact.
En bref,
Alors, est-ce que le monde s’acharne sur vous? Ou est-ce que vous êtes en train d’affuter vos compétences de gestion des priorités et de planification ;-)? Selon votre réponse, je vous laisse apprécier la différence sur le plan émotionnel et bien sûr en termes de sensation de contrôle. Je vous laisse aussi imaginer l’action et l'efficactié qui en découlera.
Face à cette sensation de perdre pied, d’une machine qui s’emballe et vous emballe avec, il y a donc une habitude à cultiver qui peut transformer votre perception et donc votre vécu de la situation. Ne cédez plus à cette irrépressible envie de faire et marquez un temps d’arrêt! Choisir ce que vous vous racontez, consciemment, est certainement une des méthodes les plus saines, rapides et effectives pour reprendre pied.
Alors, vous? Quelle est votre technique? Quelles sont vos expériences? Laissez-moi un commentaire pour enrichir notre boîte à outils!
Belle semaine, tout en maîtrise ;-)!
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