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Pourquoi "gérer" vos émotions ne réduira pas votre stress et n’améliorera pas votre performance

"Les émotions je les laisse au vestiaire en arrivant le matin" me disait récemment une manager. Comme elle, que cela soit l’anxiété, la peur, l’agacement, la frustration ou la rumination, vous sentez bien que ces émotions n’ont pas leur place au bureau.


Alors vous serrez les dents. Pour que rien n’y paraisse. Vous craignez secrètement de ne pas être à la hauteur. Vous dites oui, alors que vous pensez non. Pire, vous restez silencieux bien que furieusement blessé·e par ces commentaires tombés de nulle part.


Oh comme vous aimeriez dire! Mais si c’est pour qu’on vous reproche votre scepticisme, qu’on vous dise que vous ne savez pas fixer des priorités ou encore que vous résistez au changement, vous n’en faites rien!


Les limites des stratégies communes face aux émotions inconfortables


Évidemment, il n’en va pas de même pour la joie et l’enthousiasme. Ces émotions-là, d’ailleurs, on aimerait bien que vous les exprimiez plus. Sauf que de la joie et de l’enthousiasme il n’y en a plus beaucoup là au milieu.


Alors vous avez recours à vos parades (sportives, sociales et médicales) pour gérer les nœuds à l’estomac, les tensions dans les cervicales et autres ruminations. Et demain est un autre jour, n’est-ce pas?


Vraiment? Et s’il y avait une autre voie que cette forme d'étouffement suivi de mesures diverses pour compenser? Une voie plus équilibrée et sereine. D’ailleurs, vous aurez remarqué que certaines personnes semblent échapper à ce yo-yo émotionnel. Elles "digèrent" mieux ce qui se passe. Elles semblent même en tirer parti!


Pourquoi "contrôler" vos émotions est contreproductif


Ceci dit, tout conspire à vous faire étouffer ces ressentis. Cela part des « garçons qui ne pleurent pas », se poursuit avec « une femme qui hausse la voix est forcément hystérique». Sans oublier le « chez nous, les collaborateurs sont des passionnés enthousiastes».


Et s’il y avait une autre voie que cette forme d'étouffement de l'émotion suivie de mesures diverses pour compenser le stress généré?

Bien sûr, on évoque de longue date l’importance de l’intelligence émotionnelle. Mais elle prend surtout la forme d’un « il faut…Y’a qu’à!» peu concret. Qui se transforme alors bien souvent en "je ravale mes émotions et je les évacuerai plus tard" – loin du bureau.




Je vous épargne la voie qui consiste à nier leur existence et se créer progressivement un terrible mal de dos ou un petit ulcère.


Alors que font ceux qui savent composer avec ces injonctions? Il "apprivoisent et exploitent" plus qu’ils ne "gèrent" ou ne "contrôlent" leurs émotions!


La perspective qui change tout


A force, avec les habitudes évoquées plus haut, vous ne savez plus toujours mettre des mots sur ce que vous ressentez. Et vous vous privez de trésors. Et si ce ressenti pouvait vous être utile? Et si vous traitiez cette frustration comme une information? Et si vous l’analysiez, pour reprendre une approche bien plus familière et conforme aux habitudes de nos entreprises?


L’émotion dit toujours quelque chose de vos pensées:

  • Je suis frustré·e par…?

  • Par "le fait qu’on soit prêt à vendre un produit un aussi peu robuste à ce stade" pardi!

  • Fantastique! On commence à y voir plus clair! C’est l’occasion d’avoir une discussion sur la notion de qualité avec les personnes concernées, non?

Les trésors cachés de l’émotion


La qualité est un de ces concepts dont on partage rarement la même définition. Après tout, la délicieuse pizzeria du coin et le grand chef étoilé offrent tous les deux une expérience "de qualité", non?


Et si en clarifiant cette notion, vous permettiez à l’équipe de prendre conscience qu’il y a un aspect essentiel qui doit être corrigé? Votre frustration ne devient-elle pas une vraie valeur ajoutée? Qui, du coup, vous permet également de lâcher prise sereinement sur tout ce qui vous agaçait encore?


L’émotion désagréable ne résiste pas à un discours mental qui change. Pas même besoin de 10 km de course dans les bois pour en venir à bout! Votre état intérieur changera immédiatement.

L’émotion désagréable ne résiste pas à un discours mental qui change.

Ainsi l’émotion devient la "boussole" du capitaine, un précieux feedback sur la situation, pour reprendre la métaphore du voilier de Phil Alberts, PhD, spécialité de la psychologie positive.


Le bonus pour vous convaincre et vous redonner votre sérénité


L’autre bonne nouvelle dans cette approche? Tout se joue en vous. Pas besoin d’en parler à votre chef·fe! Pas de coming out à faire! Juste l’inconfort peut-être de se frotter de plus prêt à ce qui nous touche.


A vous de vous arrêter sur l’émotion qui vous traverse! A vous de l’identifier, de trouver sa cause et son message! A vous de le comprendre et d’en faire une information comme une autre!


Tout se joue en vous. Pas besoin d’en parler à votre chef·fe! Pas de coming out à faire!

Analyser votre émotion c’est un moyen de vous en distancer pour mieux l’appréhender. Et si le stress est une sensation à analyser et à traiter, vous en voilà "distinct". Vous en êtes l’Observateur (cf. les 5 secrets) et là c’est toujours serein. Mieux, vous revoilà "aux commandes"!


Ce réflexe se développe. Jour après jour. Et pas uniquement au bureau. Je l’ai par exemple beaucoup travaillé sur un tapis de yoga. Dans les espaces privilégiés de postures improbables et du cortège d'émotions qu’elles peuvent susciter. Mais une file d'attente de supermarché est aussi un superbe terrain de jeu :-) !


En bref,


Ne "gérez" plus vos émotions. Face à l’inconfort que l’émotion peut susciter, apprenez à identifier ce qui se joue en vous et exploiter l’information. Rationnalisez! C’est la clé d’un rapport beaucoup plus serein aux vicissitudes de la vie en entreprise et d’une réelle assise (cf. les 5 secrets)!


Bon, je n’ai pas besoin de vous dire qu’à la regarder de près, une fois ou l’autre l’émotion vous submergera. Et vous aurez l’impression que c’est pire que de la ravaler.


Je n’ai pas besoin de vous dire non plus que cela peut amener de sérieuses remises en question professionnelles.


Je n’ai pas besoin de vous dire, enfin, que prendre conscience que vous n’êtes plus dans le bon poste est encore une autre histoire.


La question c’est qu’est-ce que vous faites de ces messages que porte l'émotion? Prenez conscience de celles que je viens de susciter avec ces dernières lignes! Là, juste maintenant! Qu’est-ce qui se passe?


Face à l’inconfort que l’émotion peut susciter, apprenez à identifier ce qui se joue en vous et exploiter l’information.

Commencez dès aujourd’hui! Petit. Et pratiquez au quotidien! C’est à votre portée!

Quelle est l’émotion du moment? Qu’est-ce qu’elle me dit de moi? Qu’est-ce que j’en fais?


Et réappropriez-vous les trésors qu’elles ont à vous livrer!


Belle semaine !






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