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Photo du rédacteurAnne Grandjean

Motivation: la clé pour ne plus procrastiner

Qui n’a jamais remis à plus tard ce qu’il pouvait faire aujourd’hui?


Cette fois-ci c'est la bonne! Vous voulez vraiment vous lancer dans ce nouveau projet. Vous vous y mettez lundi et ça va tout changer pour vous.


Et puis mardi et mercredi arrivent.


Et ce sera pour la semaine d’après. Vous avez dû gérer une autre priorité. Votre boss vous veut sur un nouveau projet. Vous le ferez plus tard. Cela peut attendre. Ce n’est pas urgent.


Peut-être. Mais c’est important pour vous! Alors une frustration apparaît… Quand même, c’est nul. La critique pointe le bout de son nez. Quand ce n'est pas le regret d’avoir manqué l’opportunité.


On l’a vu la semaine dernière, il ne manque pas de conseils très pertinents pour se motiver mais force est de constater qu’au fil du temps, le sujet de la procrastination fait toujours autant couler d’ancre. Symbole de nos échecs sur le terrain de la réalisation? Comment en finir? Voici une piste à explorer...


Le lien entre la motivation et l'inconfort


Évidemment, je vous souhaite que vos projets et initiatives soient en adéquation avec vos aspirations profondes. Votre motivation en sera décuplée.


Ceci dit, il n’est pas rare que sur le chemin même le plus motivant, vous soyez face à des moments d’hésitation ou de procrastination parce que le chemin est parfois caillouteux, voire carrément cabossé. Alors comment garder le cap?





Le problème réside dans notre intolérance à l’inconfort. Un muscle mal entraîné qui ne résiste pas à la tentation du canapé ou d'un bon verre entre amis.


Ne pas savoir tolérer l’inconfort,

  • C’est ne pas faire aujourd’hui et céder à la satisfaction immédiate et souvent éphémère d'un autre plan.

  • C’est s’exposer à la frustration et la tension interne qui résulte de cette procrastination.

  • C’est surtout risquer le regret demain.

Le problème, c'est que nous sommes "câblés" pour rechercher le plaisir et pour éviter le danger. Or, vous en connaissez beaucoup des grands projets motivants qui soient 100% plaisir et zéro risque? On ne franchit pas la ligne d'un marathon sans s'être entrainé par tous les temps et toutes les humeurs... Savoir le faire est un ingrédient essentiel de votre succès.


Tolérer l’inconfort ça se cultive?


Figurez-vous que oui.


Je l’ai découvert sur un tapis de yoga. Un prof, le sourire en coin, nous invita à nous lever: "levez les deux bras parallèle à la verticale, le dos droit, coccyx vers la terre, les pieds bien ancrés au sol... Fermez les yeux et respirer calmement."


Ok, jusque là ça va. Le hic? C’est qu’il nous a laissé dans cette position durant 10 minutes! 10 belles et longues minutes...


Je vous invite à faire le test…C’est très révélateur de votre vie intérieure!


Extrait d’origine: "Cet exercice est complètement stupide... Ça tire dans mes épaules… C’est très agaçant de se trouver plantée là les bras au ciel à attendre…Attendre quoi d'ailleurs? Est-ce que je peux juste regarder les autres faire? Et ça finit quand ce truc…?"


Tolérer l’inconfort, c’est reprendre les commandes


Alors quel était le propos de cet exercice? Grosso modo, c'est l'illustration de la bataille entre votre cerveau constamment à la recherche de plaisir immédiat et votre cerveau conscient, celui que je nomme dans ce blog l’observateur (cf. les 5 secrets du succès et du plaisir au travail - inscrivez-vous, c'est gratuit). C’est 10 minutes d’un dialogue intense, combiné à un lot d’émotions et de sensations physiques pas toujours sympathiques.


Si vous lisez ce blog vous savez l’importance que cultiver la posture de l’observateur a. Elle vous met aux commandes de votre vie. Au-delà des émotions, des sensations et du discours intérieur qui peut être présent.


Concrètement, voici l'essence de cet exercice:

  • Si je peux observer les émotions et leur donner un nom,

  • Si je peux identifier les tensions au niveau des épaules,

  • Si je peux m’entendre dans la critique au niveau mental,

...alors, je ne suis rien de tout cela! Je suis l’observateur! Et depuis là, vous êtes aux commandes de toutes ces dimensions!


L’observateur mange de l’inconfort au petit déjeuner


Lorsque je prends conscience que je m’excite, que mon épaule se tend, j’ai deux options: céder à l’envie ou rester avec. Et la clé est là! Apprendre à rester avec l’inconfort. Entrer en dialogue, le regarder avec curiosité et bienveillance.


"Ok, l’exercice t’énerve. Il y du bouillonnement. Il me rappelle d’ailleurs que j’ai traversé l’océan pour venir me former dans ce centre de yoga… Que ce projet est important pour moi… et quoi d’autre? Ben que tout cela doit avoir son sens, aussi curieux que cela puisse paraître... Ok, je respire!".


L'observateur peut consciemment relâcher les muscles tendus, les grimaces et autres idées inutiles. C’est dans le relâchement que le confort réapparaît.

Dans pareille situation, gardez votre attention autant que possible sur la respiration. Cela vous ancrera dans l’observateur et vous évitera de glisser dans le mental.


L'observateur peut consciemment relâcher les muscles tendus, les grimaces et les idées inutiles. C’est dans le relâchement que le confort réapparaît. C’est lorsqu’on lâche prise que l’impossible devient possible.


La tentation d’ignorer l’inconfort


Vous me direz mais faut-il vraiment se frotter pareillement à l’inconfort. Ne serait-il pas plus pertinent, une fois les sensations et discours intérieurs "cartographiés" de mettre son attention ailleurs?


Pourquoi ne pas penser à des choses qui me font plaisir? À la récompense qui suivra? Testez cette stratégie. C’est souvent comme vous inviter à ne pas penser à un éléphant rose. Ces 5 prochaines minutes ne pensez pas à un éléphant rose. Je parie que vous en verrez plus d’un. Il y a dans cette tactique une sorte de fuite. Très gourmande en énergie.


À noter qu'y aller "au mental" en se forçant, voire en s'invectivant, est aussi une manière d'ignorer l'inconfort. Cela peut être une réelle parade mais qui est, elle aussi très gourmande en énergie...


La voie la plus économique face à la tâche qui vous effraie, vous plombe ou vous agace reste de regarder ces émotions bien en face. Et respirer. Vous souvenir que ce n’est qu’une émotion. Et y aller quand même!


L’entrainement à la motivation continue


Est-ce que lever les bras au ciel 10 minutes va changer votre vie? Non. Cela vous donne un exemple très pratique de ce qu’est cet entrainement à l’inconfort en mode laboratoire.


Combien de temps allez-vous tenir? 5 minutes? 3 minutes? Les 10 minutes? Et avec quel degré de confort? Peu importe votre résultat, souvenez-vous qu’on ne court pas un marathon en allant s'entraîner 2-3x le dimanche.


Ce "muscle" va se développer par la pratique. La méditation en plein conscience peut être une voie. Certains le développent dans les arts martiaux. Il s'agit de développer la capacité de rétroagir sur vos impulsions. Des études ont montré que les méditants actifs renforcent les cellules grises entre leur cortex préfrontal et leur système limbique, facilitant ainsi le passage d’ordres contraires aux impulsions et programmes stockés dans cette zone. Le fameux monkey mind dont on parle souvent dans le monde anglo-saxon.


Une pratique régulière sera donc la clé pour renforcer votre capacité à être avec le monde qui vous entoure, sans en fuir certains aspects…De la méditation classique en passant par l’auto-observation en faisant la queue à la caisse du supermarché, vous noterez que les occasions de pratiquer l’auto-observation sont nombreuses. Et sans aller chercher très loin, le confinement est aussi un super laboratoire d'auto-observation! Tenir un journal peut aussi être une manière de cultiver cette distance.


Le bonus? La maîtrise de votre attention pourrait être le bénéfice bonus de cet entraînement. Votre motivation vous en remerciera.


En bref,


La plus grande des motivations souffre parfois de hauts et de bas et de procrastination. Si vous vous demandez pourquoi vous ne parvenez pas à réaliser le joli plan bien articulé que vous vous êtes fait pour atteindre vos objectifs, demandez-vous quelle est votre relation à l’inconfort.


La clé pour le dépasser sera de lui faire une réelle place et entrer dans une forme de dialogue et d’apprivoisement. L’inconfort apprivoisé et bien cadré, il vous sera d’autant plus facile de décider de passer outre.


Pour y parvenir, cultivez cette posture d’observateur. Par exemple par la pratique régulière d’exercices de pleine conscience. Ils vous apprendront à apprivoiser émotions désagréables, sensations physiques déplaisantes et autre discours mental foireux.


Et vous? Comment vous y prenez-vous pour passer outre l’inconfort? Avez-vous testé l’exercice des 10 minutes bras levés? Avec quels résultats?


Je me réjouis de découvrir comment vous vivez l'inconfort et quels sont vos parades!


Belle semaine!








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