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L'incontournable dimension que vous négligez peut-être pour développer votre empathie au travail

L’empathie renforce la productivité, l’innovation et l’engagement des collaborateurs – un vrai enjeu stratégique. Rien que ça! C’est en substance le résultat d’une récente étude américaine. Son importance est même renforcée en ces temps de crise.


Aaah devenir un·e leader empathique, inspirant·e et à l’aise avec les émotions! Les injonctions pleuvent, les cours en la matière foisonnent et les coachs ne chôment pas.


Vous aimeriez être plus accrocheur·euse dans votre communication mais aussi plus proche et rassurant·e en ces temps incertains? Trouver les mots, soutenir et emmener les équipes avec enthousiasme? Vous sentez que vous n’y êtes pas encore? Ce post est pour vous!


L’ampleur du challenge de l’empathie au travail


L’empathie est l'aptitude à entrer en contact avec les autres pour identifier et comprendre leurs pensées, points de vue et émotions, et manifester cette compréhension avec intention, attention et préoccupation. Cela ne paraît techniquement pas si compliqué. Et pourtant.


Tout d’abord, seuls 18% des 26 millions de personnes testées par Gallup comptent l’empathie parmi le top 5 de leurs forces. Pour 80% d’entre nous, l’empathie n’est donc pas notre première réponse. Ensuite, pour les Professeurs en psychologie Bustin et Quoidbach, près de 50% de la population peine même à identifier ce qu’elle ressent exactement. Alors ne parlons même pas d’exprimer cela ou de voir ce qui se passe chez les autres! Commençons donc par renouer avec nos propres émotions.


Business man, dépité, la tête dans les mains. Un collègue posant sa main sur son épaule
Se connecter à l'émotion de l'autre - Credit: Adobe Stock

L’injonction paradoxale par rapport aux émotions


Nous sommes dans une société qui prône la quête du bonheur et le positif. Au travail, soyez inspirant·e, et enthousiaste! Et laissez le désagréable au vestiaire - il est comme un gênant miroir. Plus généralement, on aspire surtout à vivre intensément! Pleinement!


Bon pour l'instant, côté ‘plénitude’ c'est pas encore tout à fait ça. Mais pour les émotions déplaisantes, on a trouvé, plus ou moins consciemment, toute une panoplie d’anesthésiants: la plaque de chocolat, le désormais fameux binging devant Netflix, la soirée entre amis et les verres qui l’accompagnent. Mais aussi le sport (et ses formidables endorphines), la connexion permanente ou encore un peu de shopping.


Près de 50% de la population peine même à identifier ce qu’elle ressent exactement. - Professeurs Bustin et Quoidbach

Pour ma part, j’ai vécu des années durant "dans ma tête". Comme détachée d’un corps anesthésié de tout désagrément et shooté aux endorphines 3 ou 4 fois par semaine, à grand renfort de course à pied.


La grosse erreur avec ces stratégies? Penser que l’on peut vivre intensément le positif tout en se protégeant de ces émotions qui dérangent.


La règle négligée par rapport aux émotions


Un professeur de yoga insistait souvent sur un principe qui m’a marqué: "les émotions c’est comme une radio: il n’y a qu’un bouton pour le volume". Autrement dit, si tu veux sentir la joie et la sérénité, tu prends aussi Dame tristesse, Craintif et Miss colère! Mince!


Avec un volume franchement bas mais animée d'une volonté de changer cela, j’avais lu 42 bouquins et articles sur le sujet et je sentais bien que rien ne bougeait. Autrement dit, ni tempête, ni grande joie.


La grande erreur, c’est penser que l’on peut vivre intensément le positif tout en se protégeant de ces émotions qui dérangent.

La vérité c’est que l’émotion n’est pas un concept mental. Pour I. Kotsou, chercheur en psychologie des émotions, nos sensations physiques constituent une porte essentielle pour développer la conscience de soi et renouer avec ses émotions, porte peu utilisée dans la culture occidentale. L’émotion se sent et son vecteur est le corps, sorte de caisse de résonance. Je vous laisse imaginer le chemin quand vous vivez dans votre tête!


Monter le volume et se reconnecter à soi


J’ai passé des heures et des heures sur un tapis de yoga dans des postures improbables et inconfortables pour "sentir à nouveau". Dans le courant que j’ai étudié, les postures sont là pour susciter l’émotion: on vous laisse 3 minutes dans la posture du pigeon, en vous invitant à respirer et à voir ce qui se passe.


Physiquement, vos muscles psoas, véritables aimants à stress, sont étirés et lâchent les tensions stockées. Émotionnellement, c’est comme ouvrir la boîte de Pandore et aller sentir ce qu’on a jamais voulu sentir… Ah oui, ça c’est plus effrayant mais c’est aussi le début de certaines guérisons! Et une manière de se reconnecter à soi et réapprovoiser sa sensibilité.


Il y a naturellement toutes sortes d'autres approches. Il s'agit, avant tout, de cultiver, encore et toujours, la posture de l'Observateur (cf les 5 secrets du succès et du plaisir au travail). Identifier puis accueillir sans jugement. Et se souvenir que ce n'est qu'une émotion et que changer mon état intérieur est entre mes mains.


Les bénéfices de cette exploration


Ce travail est la base incontournable de l’empathie! Pour me connecter vraiment à l’émotion que l’autre vit, aussi inconfortable soit-elle, je dois être capable de la sentir en moi! Ce travail a certainement changé (et change encore!) ma communication et ma manière de mener des équipes.


C’est en se connectant à l'excitation comme aux peurs qu’on peut avoir au démarrage d’une mission que l’on pourra construire un discours vraiment rassembleur et authentique. Parce qu'oser sentir l’émotion, quelle que soit sa nature, c’est surtout décoder ses messages et enrichir votre compréhension d'une situation, dans toutes sa complexité.


Mais si je partage cela aujourd’hui c’est pour les vrais bénéfices de ce travail. Monter le volume augmente votre capacité à apprécier pleinement les choses les plus simples de la vie, la magie d’un matin d’été ou la joie d’une rencontre autour d’un café. Et Dieu sait que ce que je viens d’écrire m’aurait fait sourire avant! Elle est là l’intensité de la vie que vous recherchez peut-être!


En bref,


Faire de l’empathie un levier stratégique au travail restera encore un vrai challenge car se connecter aux émotions de l’autre implique qu’on ait pleinement apprivoisé les siennes. Je regrette qu’on ne prenne pas toujours la mesure du chemin que cela implique lorsque j’interviens en entreprise et que l’on pense qu’un séminaire y remédiera.


Cette reconnexion à soi, est souvent de l’ordre du développement personnel. Aucune lecture, aucun cours ne vous la donnera sur un plateau.


Osez expérimenter et "montez le volume"! Apprivoisez toutes vos émotions, progressivement, en vous donnant du temps! Alors, seulement, on reparlera d’enthousiasmer les foules ou de leur offrir un environnement sûr pour innover ;-)!


Surtout, offrez-vous probablement le plus beau cadeau que vous puissiez vous faire, tant professionnellement que personnellement!


Parce que se reconnecter à soi, c’est oser renouer avec ses véritables aspirations et ses rêves.


Se reconnecter à soi, c’est sentir la peur et faire quand même.


Se reconnecter à soi, enfin, c’est conprendre que vous ne risquez rien si ce n’est de passer à côté des plus grandes joies et saveurs de la vie autant que faire la différence au travail!


Alors vous, vous sentez quoi juste maintenant? Et vos émotions, vous les vivez comment? Quels sont vos anesthésiants favoris et que se passe-t-il lorsque vous y renoncez?


Belle semaine!





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