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Leadership: 4 étapes pour lâcher sereinement votre besoin de contrôle

Votre besoin de contrôle est sain et utile, jusqu’au point où il ne l’est plus.


On a tous un besoin de contrôle. Il est même à l’origine de votre bien-être. Dans un monde en transformation et en accélération, ce besoin peut être exacerbé: on tente de se contrôler soi, les autres, les circonstances. Pour faire au mieux, pour gérer des risques, etc. C’est tellement bon de savoir que "tout est sous contrôle", n’est-ce pas?


Et puis, c’est parfois même votre marque de fabrique: votre esprit déroule des scénarios, anticipe, traque la solution, sait la mettre en œuvre. Votre besoin de contrôle vous fait imaginer toutes les options et vous donne toujours 2-3 coups d’avance et un fort agréable sentiment de maîtrise, presque grisant.


Lorsque le besoin de contrôle devient problématique


Mais voilà que dans mon rôle d’assesseur, je rédige fréquemment "besoin de contrôle passablement présent” dans la colonne des points perfectibles. "Je ne m’aventure pas sur un chantier sans avoir tout préparé et anticipé pour y emmener mon équipe" me disait un client fatigué récemment. Je lui faisais alors remarquer le poids qu'il portait sur ses épaules et le temps qu’un tel procédé lui prenait. Sans compter ses inévitables frustrations lorsque tout n’allait pas dans son sens comme prévu!


Femme au travail regardant au loin avec un air anxieux et tendu
Lâcher votre besoin de contrôle est un facteur de performance - Credit: Adobe Stock

En définitive, le besoin de maîtrise peut vous rendre un peu rigide (vous avez déjà la solution), peu à l’écoute (vous avez déjà la solution) et parfois jugeant·e dans vos prises de position (vous avez déjà la solution). Ce côté "control freak" crée donc des angles morts. Et un stress, voire de l’anxiété, tous deux pas franchement propices à la créativité dans la complexité.


Voilà qu’émerge un paradoxe: plus je contrôle, mieux je me sens… mais moins je performe! Choisir entre son bien-être et sa performance. Cornélien, n’est-ce pas? Voici comment réconcilier le tout.


Ce que la théorie ne dit pas


De nos jours, savoir lâcher le contrôle devient un vrai facteur de performance. C’est le fameux trust and track amené à prendre une place plus importante en termes de leadership pour sa capacité à pleinement exploiter les forces des équipes, les faire grandir et accélérer les temps de réponse.


Voilà qu’émerge un paradoxe: plus je contrôle, mieux je me sens… mais moins je performe!

Les articles sur l’empowerment, les hiérarchies plates, la responsabilisation de tous ne manquent pas. Alors pourquoi, dès la levée de l’obligation du télétravail, se réjouit-on d’un retour au présentiel qui permet un "meilleur contrôle" des équipes?


En réalité, nous parlons de schémas de pensées bien ancrés que ces théories et tendances ne peuvent déboulonner par leur simple rationalité, voire leur caractère scientifique. Si l’on admet qu’il faudra former, ce que la théorie ne dit souvent pas, c’est qu’elle exige plus. Elle exige du développement personnel! Et là, c’est tout de suite moins simple.


Reféfinir le contrôle


Cheffe de projets, j’ai été surentrainée à vivre dans le futur, toujours dans l’anticipation et la gestion des risques. Soyons clairs: planifier et anticiper restent importants pour garantir que vos projets prennent forme. Ceci dit, dans l’incertitude, les choses se déroulent rarement "comme prévu".


Ce que l’on aime oublier et qui donne le vertige, c’est qu'on ne contrôle rien du tout!

Ce l'on aime oublier et qui donne le vertige, c’est qu'on ne contrôle rien du tout! Ces deux dernières années de pandémie nous l’ont montré. Alors que faire? En définitive, il y a une seule et unique chose sur laquelle vous avez le contrôle et c’est la clé: vos pensées! Selon les courants de sagesse orientale, c’est la seule chose que vous devriez songer à dompter.


Personne ne naît avec un besoin de contrôle marqué


Le besoin de contrôle est un trait qui se développe. La question sera de savoir où, quand et pour quelle raison. Le Professeur James Gross de Stanford explique que l’attention amène la pensée, qui amène l’émotion qui amène l’action. Si vous voulez changer votre comportement, il faut remonter à ses sources! Voici 4 étapes pour y parvenir et changer la donne:


  • Activez l’Observateur. L’Observateur (cf. les 5 secrets du succès et du plaisir au travail – inscrivez-vous!) doit vous permettre de voir ce qui se passe. Parfois on est tellement habitué à ce besoin de contrôle que l’on y voit ”sa personnalité”. Prenez du recul: comment préparez-vous vos séances? Comment laissez-vous aller les discussions? Que génère les imprévus chez vous?


  • Allez aux origines du problème. Cherchez ce qui se cache derrière votre besoin de contrôle:

    • J’ai besoin d’avoir le contrôle parce que …? Et parce que sinon…?

    • Et si je n’ai pas le contrôle, je me sens…? Et je me sens aussi…?

    • Et le contrôle me sert à… ?

    • Ma véritable peur en perdant le contrôle est de… ?

Un tel travail vous ramènera potentiellement à des croyances limitantes du type "le monde du travail est une compétition: je dois gagner". Ou encore: si je ne contrôle pas, ce ne sera pas parfait, cela ne plaira pas, cela ne sera pas assez vite fait, etc. Le tout pourrait bien être agrémenté d’une bonne dose de peur et donc un contrôle qui sert à vous protéger… En réalité, on tend à contrôler à l'extérieur ce qu'on peine à contrôler à l'intérieur de soi.


  • Remettez en question et recadrez. Tant qu’en arrière-plan ces croyances tournent en boucle, vous ne changerez pas de comportement. Questionnez ce que vous découvrez. Demandez-vous si cela est vraiment vrai? Sérieusement vrai? Non, on ne peut pas plaire à tout le monde et ce n’est pas souhaitable. Non, on ne sait pas tout et cela nous rend juste humain – le contraire serait prétentieux. Et non, le monde du travail n’est pas forcément un champ de bataille: il n’y a compétition que si vous rentrez dans le jeu. Une fois que vous avez repéré ce qui limite votre capacité à lâcher le besoin de contrôle, recadrez-le et faites un choix différent, conscient et récurrent.



Prenez le temps: prenez la posture de l’Observateur, du journaling pour mettre des mots sur les croyances et quelques post-its pour vos nouveaux mantras. Mieux encore, faites ce travail avec un coach qui éclairera certains recoins autant qu’il vous challengera!


En ex-control-freak à l’esprit éparpillé, je me "soigne" depuis un bout de temps. J’ai transpiré. J'ai gagné en ancrage, en énergie et en authenticité - enfin, je laisse ceux qui me côtoie juger ;-) ! Je travaille désormais aussi en états modifiés de conscience et suis scotchée de ce que cette autre approche me permet de lâcher encore.


En bref,


Il y a le besoin de contrôle qui vous donne une sensation de bien-être et celui qui handicape. Le handicap naît de la croyance que l’on peut maîtriser son environnement. Or, on ne contrôle réellement que ses pensées. Et c’est d’ailleurs là qu’est cachée la clé pour lâcher le besoin de contrôle.


En mettant le doigt sur vos programmes inconscients, vous pouvez ensuite faire le choix conscient de penser autrement. Vous créez votre réalité (cf. les 5 secrets) ! Une bonne dose de répétitions sera nécessaire, des plaies seront peut-être même à soigner mais au bout du chemin, un autre confort dans l’incertitude vous attend.


Et là, la magie fait son oeuvre: sur un tel chemin, plus je contrôle mes pensées, mieux je me sens et… plus je performe!


Alors vous? Qu'en est-il de votre capacité à lâcher votre besoin de contrôle?


Au plaisir de vous lire,


Belle semaine !






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